COUPS DE CŒUR

Nos coups de cœur les plus récents... ce qui n'implique pas qu'ils concernent des livres récents !

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Le dernier thé de Maître Sohô de Cyril Gély, un coup de coeur de Geneviève V.

J’ai aimé ce livre.

Je l’ai pris à la bibliothèque, un peu sceptique quand j’ai vu qu’il parlait de samouraïs et de guerre. Mais curieuse de voir comment on pouvait lier ce thème avec celui du thé. Intéressée aussi par l’histoire du Japon, quand celui-ci s’ouvre au monde extérieur et amorce un tournant au 19ème siècle avec la fin de la politique isolationniste.

En pleine préparation de l’AG, j’ai surement été influencée par l’aspect poétique de ce récit qui s’apparente aussi à un conte initiatique.

Cyril Gély imagine la rencontre improbable entre les deux personnages de l’histoire. Ibuki refuse de reprendre la brasserie familiale de saké et rêve de devenir samouraï alors que ceux-ci sont à la veille de disparaître. Elle quitte tout et, travestie en homme, traverse le Japon pour rejoindre Maître Sohô et son enseignement. [...]

Crépuscule de Philippe Claudel, un coup de cœur de Josiane

Jamais un livre n’aura mieux mérité son titre : « Crépuscule ».

Tout est triste dans ce livre, la tension ne se relâche jamais. Pas un trait de joie, de bonheur, pas une note d’optimiste.

Sauf peut-être en l’extrême fin du livre, la dernière page où, là, je trouve que le lyrisme appuyé de l’auteur est un peu déplacé. On y reviendra.

Ce livre c’est quoi ?

Le récit, en forme de conte, qui raconte l’écroulement d’un monde. Le monde des grands empires du tournant des XIX et XX siècles.

Venise à double tour de Jean-Paul Kauffmann... et un voyage imaginaire d'Annette

Chères amies, cher ami,

Savez-vous que Daniel et moi avons passé juillet à Venise ?  Figurez-vous que dans le quartier de la Giudecca, nous avons partagé tout au long de ce mois de vacances un appartement avec Jean-Paul Kauffmann. Cet érudit est un homme charmant !

À partir de notre terrasse commune, l’écrivain-journaliste, ex-otage au Liban, prenait plaisir à nous nommer par-delà le chenal et par-dessus les toits roses du Centre historique, chaque dôme, chaque tour et chaque clocher que nous offrait, presque semblable au plan en surplomb que Jacopo de Barbari a gravé en l’an de grâce 1500, le large panorama de la Sérénissime.

Jean-Paul Kauffmann, n’est pas un inconnu pour moi. Je vous avoue même ici que nous nous fréquentons de longue date. Dans un premier temps, il m’avait mise en relation avec une femme seule et un prince charmant. Il avait pris la peine ensuite de me faire visiter Saint-Sulpice de fond en comble. N’ai-je pas eu aussi l’insigne honneur de randonner en sa compagnie sur les berges de la Marne, pour remonter la rivière depuis sa confluence avec la Seine jusqu’à sa source ?

Le premier quartier de la lune de Michel Tremblay, un coup de cœur de Rachel

Ces derniers temps je n'ai pas beaucoup écrit mais j'ai beaucoup lu, nécessité oblige ! Il y avait donc de fortes chances que j'aie un coup de cœur. Cela n'a pas manqué j'ai commencé le livre et ne l'ai pas lâché. Ce livre, Le premier quartier de la lune m'a emmenée du rire aux larmes et je n'avais plus pleuré en lisant un livre depuis mon adolescence. Impossible de ne pas le partager avec vous.   

L'auteur est canadien français le plus grand actuellement paraît-il.

L'histoire se passe dans un quartier pauvre de Montréal le 20 juin 1952.  Elle raconte le dernier jour d'école du fils de la Grosse femme pour qui cette journée verra la fin de l'enfance et le passage à l'adolescence. L'écriture est splendide elle est entrecoupée de dialogues en langage québécois qui nous plongent au plein cœur de la vie du quartier, des personnages et de leurs émotions. La poésie est constamment présente, les sentiments à fleur de mots. On passe de la tendresse la plus touchante à la violence la plus brute.  Autour du fils de la Grosse femme (nous ne saurons jamais son nom) tous ceux qui vont faire pour lui cette journée inoubliable. Vous non plus vous ne pourrez pas oublier son cousin Marcel, Albertine, Thérèse, le frère Martial, les amis, le chat Duplessis et Peter Pan. J'ai fermé ce livre à regret, j'aurais aimé qu'il dure encore, tant il m'a emmenée loin dans le monde perdu de l'enfance où tout se pare d'extraordinaire, où l'imagination l'emporte sur la réalité et où s'expriment sans masques les sentiments.

Ton absence n’est que ténèbres de Jon Kalman Stefansson, un coup de cœur d'Annette

Il m’aura fallu deux bons mois pour arriver au bout de cette belle saga de 600 pages. Tant de temps, me direz-vous ? C’est que je l’ai lue de bout en bout à voix haute pour la partager avec quelqu’un qui a cessé de lire. Il y a longtemps qu’une lecture ne m’avait procuré un tel plaisir !

Un homme dont la mémoire s’est égarée quelque part en Islande, dans un des misérables fjords de l’ouest part en quête de lui-même, en quête non seulement de son identité, mais aussi de son moi profond, de son lignage, de ses attachements, de l’endroit dont il est issu... Sa quête prend la forme d’un puzzle aux pièces nombreuses et attrayantes, denses et colorées. La construction du roman est ambitieuse. Chacune des pièces de ce puzzle sera prise et reposée plusieurs fois par le narrateur avant même d’être décryptée et analysée jusqu’au bout. Parfois ce dernier nous offre le loisir d’y demeurer un peu plus dans une bienheureuse suspension de la marche du temps...

Et il dit de Erri de Luca, un coup de cœur d'Annette

Cet alpiniste que l’on retrouve épuisé au pied de la montagne n’est pas un anonyme. Il s’agit de Moïse, celui-là même qui a aidé le peuple hébreu à fuir l’Égypte pour le soustraire au joug du pharaon. Alors qu’il guide son peuple en direction de la Terre Promise, l’homme entreprend seul l’ascension du mont Sinaï. Ayant atteint les sommets, Adonaï se révèle à lui.

De Luca, militant communiste et ouvrier agnostique ne fait pas partie de la communauté hébraïque. Fasciné toutefois par le texte de la Bible qu’il lit et traduit chaque matin avant de se rendre sur son chantier, celui-ci a choisi de vivre en marge du campement. Sa réécriture d’un certain nombre de versets de la Genèse est transcendée par des images fortes, des réflexions profondes, un style poétique magistral.

La papeterie Tsubaki de Ogawa Ito, (brièvement) présenté par Joëlle

Je profite de ce message pour vous proposer une lecture ...

Si vous aimez écrire  :-) ... vous devriez aimer ce livre qui parle si bien du rapport de l'écrivain public à ses outils (papiers, encres, pinceaux ! ), et de son rapport à ses clients (les lecteurs).

Mon père et ma mère d'Aharon Appelfeld, "un roman magistral" commenté par Rachel

Je viens de lire un des  plus beaux livres lus depuis des années. Je l'ai trouvé particulièrement précieux dans la période actuelle. Il a obtenu le prix des INROCKUPTIBLES et la quatrième de couverture le qualifie de roman magistral. Il a été publié quelques années avant la mort de l'auteur. Aharon APPELFELD est mort en 2018. Il est enterré à Jérusalem dans le carré des "êtres précieux".

Le sujet est très simple, l'auteur décrit dans une écriture limpide à hauteur de ses yeux d'enfant les dernières vacances avant la guerre passées avec ses parents dans une villégiature estivale d'Europe de l'Est. Dans de petits chapitres très courts défilent  toute une humanité et tous les petits faits d'une vie quotidienne. L'enfant est sensible, il s'étonne, observe, s'inquiète de tout ce qui l'entoure et pour nous qui connaissons la suite de l'histoire tout ce qui est décrit, évoqué, ressenti est bouleversant.

Yoga d'Emmanuel Carrère, un autoportrait de l'écrivain et l'avis d'Annette

[...]

je termine aujourd’hui la lecture de Yoga, un roman qui se voulait à l’origine un petit livre souriant et subtil sur le yoga et qui devient par la suite, le récit d’une grave dépression. C’est avec humour et autodérision que Carrère emmène donc son lecteur dans le Morvan pour un stage de yoga. L’auteur profite de l’aubaine pour inculquer à ce dernier quelques postures, pour analyser avec lui le sens de la méditation, pour lui enseigner des rudiments de taï-chi... Le roman bascule quand Carrère apprend l’assassinat perpétré à l’encontre de l’équipe de Charlie Hebdo. Une profonde dépression mène celui-ci à Sainte-Anne puis dans quelques îles grecques où il entre en contact avec des jeunes réfugiés afghans et pakistanais.

Si dans Yoga, Carrère continue à se mettre en scène sans pudeur, il se présente néanmoins ici en homme bon, humain, sensible, vulnérable et pathétique. Je le préfère ainsi.

Préhistoires de Jean Rouaud, une exploration de l'âme humaine et un commentaire de Rachel

Dans le temps que nous vivons il me semble intéressant d'interroger notre nature humaine afin d'envisager si possible en connaissance de cause notre devenir. Deux livres que j'ai lus récemment avec un grand plaisir tentent à distance de répondre à cette interrogation : qui sommes-nous ? Ils enrichissent nos connaissances sur le sujet.  

Le premier – Préhistoires de Jean Rouaud - s'intéresse à nos fondamentaux.

A partir des œuvres splendides que nous ont laissées nos lointains ancêtres, l'auteur dans un très petit livre, juste quatre vingt cinq pages, imagine dans une belle écriture, avec humour et par de judicieuses réflexions, comment vivaient ces premiers hommes qui n'étaient pas les brutes que nous imaginons et comment leur est venue l'idée de laisser une trace donnant ainsi naissance aux premiers grands artistes.

Thésée, sa vie nouvelle de Camille de Toledo, une autre exploration de l'âme humaine et un commentaire de Rachel

Le deuxième – Thésée, sa vie nouvelle de Camille de Toledo – explore, à travers l'histoire d'un drame familial, ce qu'il en est de l'homme moderne que nous sommes devenus et découvre en même temps que sa vulnérabilité, l'ignorance de ce qui le constitue. 

Au printemps dernier au cours du premier confinement notre Présidente m'interrogeait sur les synchronicités que chacun d'entre nous a pu observer au cours de sa vie. Le livre de  Camille de Toledo à partir de son expérience personnelle tente une réponse en éclairant pour partie nos déterminismes. Le sujet interpelle, dérange mais aussi nous éclaire et nous incline à l'humilité.  La quatrième de couverture mentionne : « ouvre les fenêtres du temps. » Sur ce sujet difficile le livre est construit de façon magistrale : l'auteur convoque l'histoire, les souvenirs, les photos de famille, la poésie... dans une forme singulière.

Je vous avais déjà parlé de ce livre après une rencontre avec l'auteur aux Correspondances de Manosque. On ne peut douter de sa sincérité. Le livre était sélectionné pour le prix Goncourt, on connaît la suite.

Tous nos coups de cœur

Les livres sont classés ici par ordre alphabétique. Si vous cherchez un auteur particulier, cliquez sur l'initiale de son nom :

         A B C D   F G H I J K L M N O P Q R S T    V   Y Z

   A

ADAM Olivier

APPELFELD Aharon

AUBRY Gwenaële

AUDEGUY Stéphane

B

BAUCHAU Henry

BAYAMACK-TARN Emmanuelle

BENAMEUR Jeanne

BERNARDINI Jean-François

BOUVIER Nicolas

C

CARRERE Emmanuel

CHOLLET Mona

CLAUDEL Philippe

Contes d'Aubrac

D

DA COSTA Mélissa

DE LUCA Erri

DE LUCA Erri

DESBORDES Michèle

DIOME Fatou

DIOP Boubacar

DUONG Thu Huong

F

FINKEL Michaël

G

GARAT Anne-Marie

GAUDY Hélène

GÜRSEL Nedim

H

HARAMBAT Jean

I

Istanbul

J

JOUANARD Gil

K

KAUFFMANN Jean-Paul

KAUFFMANN Jean-Paul

KOBAYASHI Takiji

L

LE COZ Pierre

M

MARTIN Nasstassja

MEYER Dean

MIYAMOTO Teru

N

NAVA Michael

O

OGAWA Ito

P

PACOVSKA Kveta

PADURA Leonardo

PAMUK Orhan

  Q

QUIN Elisabeth

R

RAHIMI Atiq

ROUAUD Jean

S

SAMPEDRO José Luis

SAUVAGEOT Marcelle

SEMPRUN Jorge

SHAFAK Elif

SHAFFER Mary Ann

SHIMAZAKI Akki

STEFANSSON
Jon Kalman

T

TOLEDO Camille de

TREMBLAY Michel

V

VAUDE Mary-Gérard

VERONESI Sandro

Y

YONNET Jacques

 Z

ZENITER Alice